À travers ma pratique de l’hypnose, je me suis passionné pour cette idée que le problème pouvait être un tremplin vers la liberté.
Dans cette vidéo, je vous explique comment l’hypnose permet de transformer les problèmes en graines d’épanouissement. Une présentation simple et drôle pour comprendre les fonctionnements du cerveau, comment les problèmes s’accrochent à nous et comment on peut s’en défaire…
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Transcription texte
Merci d’être venus si nombreux pour cette présentation un peu particulière. Tout d’abord donc, je suis hypnothérapeute comme vous l’avez compris à Lausanne et j’exerce depuis six ans. J’utilise l’hypnose et d’autres outils complémentaires dont je parlerai un peu plus loin, dont la PNL, l’hypnose rapide, et différentes approches.
Ce qui m’amène à parler de cette question aujourd’hui : « le problème comme tremplin vers la liberté » c’est une interprétation du thème du salon « le sens de la maladie ». Et je me suis dit que c’était très intéressant de réfléchir et d’aborder cette question : « en quoi est-ce que le problème nous est utile ? »
Une hypnose pour sublimer le sens de la vie
J’ai donc commencé à réfléchir à ça et je me suis dit qu’en fait ça correspondait bien à mon évolution de thérapeute. Au fil des années, j’ai observé effectivement qu’une des choses qu’on néglige souvent généralement dans les thérapies, c’est l’importance de ce que le problème nous enseigne. Et c’est de ça que je vais vous parler aujourd’hui, c’est cela que j’ai envie de partager avec vous.
Au-delà des techniques hypnotiques, j’aime à dire que l’hypnose c’est comme la musique. Il y a des styles, des genres, il y a la musique classique, il y a le rock, le rap et toute sorte de genres musicaux, comme toutes sorte de genres hypnotiques. Et dans chaque genre il y a des compositeurs qui font des choses très différentes et après il y a les interprètes qui interprètent ça très différemment… donc vraiment l’hypnose c’est un monde.
Si vous avez une expérience d’hypnose qui ne vous satisfait pas, je ne peux que vous encourager à changer d’hypnothérapeute pour essayer une autre manière.
Qu’est-ce qui m’a amené à réfléchir à cette question du sens du problème par rapport à ce qu’on cherche à atteindre ? Finalement, on se rend compte dans vie que les événements viennent nous chercher, la vie vient nous solliciter sur des choses qui ne sont pas toujours très plaisantes. Et on se demande pourquoi c’est comme ça…
À quoi ça sert ? En fait, on vient au monde pour expérimenter la limitation. On vient probablement avec une curiosité pour la limitation. On est limité en terme de potentiel physique, on est dans un corps, on a une limite physique, une enveloppe charnelle et on a des besoins qui vont avec cette limite. On doit dormir, on doit manger, pipi, caca et tout…
On est aussi limité dans le temps. On est jeune, enfant, jeune, adultes et après on vieillit… et c’est pas toujours plaisant, mais c’est toujours intéressant. Et donc toutes ces limites ont du sens. Elles ont du sens et ont quelque chose à voir avec le sens de la vie. Avec, finalement, la question « qu’est-ce que je fous là ? » « à quoi ça sert la vie ? »
« Qui je suis, dans l’expérience vivante, dans l’expérience de la vie ? »
Voilà quelque chose qui est un peu hors cadre, par rapport à l’aspect thérapeutique de l’hypnose ou d’une autre méthode semblable. On est déjà dans une question plus philosophique, dans une question de sens.
Hypnose et dépassement des limitations
Depuis toutes ces années où j’accompagne des personnes, je l’ai fait de différentes manières, puisque avant d’utiliser l’hypnose je faisais déjà des accompagnements en PNL. Avec une spécialisation en sexologie, j’ai aussi pu accompagner beaucoup de personnes dans leur intimité, soit sur leur vécu personnel, soit sur leur vécu de couple. Donc je connais bien la relation à soi et aussi la relation de couple.
En fait, si cela fait six ans que je pratique l’hypnose, il y a bien plus longtemps que j’accompagne des personnes et, effectivement, toute cette expérience m’a peu à peu amené à observer que finalement, le point commun de tous ces trucs, c’est qu’on cherche qu’est-ce qu’on fait là ! À quoi ça sert ? À quoi ça sert d’être vivant, à quoi ça sert d’avoir des problèmes ? Qu’est-ce que c’est que tout ce bazar ?
Voilà donc comment ça m’est apparu, au fil des années, ce phénomène que nous sommes dans cette enveloppe charnelle, dans ce vivant humain, dans cette condition humaine, en train d’expérimenter la limitation.
Et qu’est-ce qu’on peut gagner de la limitation, si ce n’est la liberté ? Voilà donc ce qui a focalisé mon attention.
L’hypnose, les souvenirs et les émotions
Quand on travail au niveau thérapeutique, peu importe la manière, on est toujours confronté aux émotions. Les émotions, c’est ce qui colle le souvenir dans la réalité de la personne. Si vous avez un souvenir qui n’est pas chargé d’émotion, il ne se colle pas sur le dessus de la pile. Il est juste rangé quelque part dans les zones de peu d’intérêt.
Pour venir jusqu’ici, vous avez traversé un long couloir, pas très sympathique d’ailleurs, mais ça n’a pas grande importance. Comme il n’y a pas d’émotion, vous avez ce souvenir maintenant parce que ça fait juste quelques minutes que cela s’est passé, mais tout à l’heure ou demain il aura disparu.
Par contre, si en faisant le trajet vous vous tordez le pied ou alors il y a une plaque du plafond qui vous tombe dessus, vous aller avoir de la peur qui va coller l’émotion et vous pouvez être sûr que dans longtemps vous allez vous rappeler que vous vous êtes une plaque de plâtre sur le coin de la tête.
Voilà pour exprimer le principe que l’émotion, la fonction de l’émotion, c’est de coller le souvenir dans la pile des trucs importants. À ne pas oublier. Attention, dans les couloirs sombres, on peut se prendre une plaque de plâtre ! Ça va être ça le message qui vient de l’inconscient. Et ça va être un message important.
C’est-à-dire qu’à partir de ce moment, chaque fois vous allez vous retrouver dans un couloir un peu long, un peu serré et pas trop éclairé, vous aller toujours regarder plafond avec méfiance…
Une des particularités et un des rôles important de l’inconscient, c’est de nous protéger. Et pour nous protéger, il va utiliser les émotions. Les émotions, il y en a six. Ce sont les six émotions universelles. Il y en a quatre négatives et deux positives. C’est un peu salaud, ce n’est pas équitable, mais c’est comme ça.
Les quatre négatives sont : la peur, la colère, la tristesse et le dégoût. Quand on parle d’émotions on ne parle pas de constructions mentales. Une émotion, c’est un truc spontané qui apparaît à l’intérieur.
Confronté à une situation X ou Y (genre une plaque de plâtre qui vous tombe dessus) vous ne choisissez pas l’émotion. Elle apparaît spontanément. Vous aller avoir peur et, possiblement, vous allez être en colère. Parce que vous penserez « quel est le crétin qui a si mal collé cette plaque de plâtre ? » Donc vous allez avoir une ou plusieurs émotions.
Et ça c’est un truc encore simple. Je ne parle pas de traumas grave, accident ou maladie, meurtre et tout ce qui peut arriver de terribles dans la vie.
L’émotion va donc coller le souvenir dans les trucs « danger ! » « attention ! » Et vous connaissez tous je pense, les colles à deux composants, genre Araldite, où on mélange deux composants et ça donne une colle encore plus forte. Deux émotions : peur et colère…Ou plus, trois émotions : peurs, colère, tristesse… Ou encore dégoût : quatre missions ! Et vous tombez là dans des traumas très profond, avec les quatre émotions négatives liées. Colle à quatre composants. Voilà qui est très résistant. Il faut trouver un moyen de dissoudre ces colles.
Il y a quand-même deux émotions positives. Je rappelle qu’une émotion n’est pas quelque chose que vous choisissez. C’est quelque chose qui vient spontanément. Les deux émotions positives c’est la curiosité et la joie.
Vous ne choisissez pas d’être joyeux ou curieux. Vous êtes dans une situation qui vous met en joie ou qui vous rend curieux. Tout d’un coup vous vous dites : « ça, ça m’intéresse ! »
Par exemple on dirait : « oui, mais il y a aussi l’amour. » On serait tenté de dire cela. Parce qu’on est tous des romantiques en occident. On a été formaté pour ça. Mais l’amour est une construction à partir de ça.
Quand vous rencontrez quelqu’un qui éveille votre curiosité, vous trouvez cette personne intéressante et elle suscite votre curiosité, et qu’en plus cette personne vous met en joie… cela fait une colle à deux composants de bonne combinaison. Voilà qui fait que vous allez construire l’amour pour cette personne. Ou pour cette situation, ou pour ce job, peu importe…
L’hypnose et la construction du cerveau
Voilà pour les émotions. Et les émotions c’est très très intéressant. Il va falloir parler un petit peu du cerveau ici. Ce qu’on observe, c’est qu’on va pouvoir diviser ce qui se passe dans notre cerveau en trois (plus une) catégories.
On va avoir le cerveau conscient. Ce qu’on appelle le conscient, qui est logique, analytique, linéaire, qui réfléchit… c’est le trucs supers idéal pour faire la comptabilité ou pour la faire la liste des courses etc. tout ce qui est pratiques. Le conscient. Ce qu’on connaît et ce à quoi souvent on s’identifie. C’est seulement 7 % de l’activité neuronale. C’est assez peu.
En-dessous on a le subconscient, environ 25 % de l’activité neuronale. Le subconscient, c’est l’interface entre le conscient et l’inconscient profond. Là-dedans, on arrive parfois à capter des trucs. On peut travailler là-dedans avec l’hypnose, ou avec d’autres méthodes. On est dans des zones accessibles encore, pas très facilement, mais tout de même accessibles.
Et après, il reste quasiment 70 % d’inconscient total. Là-dedans, aucune idée ce qui se passe. On est complètement sous le radar. Dans cet inconscient-là sont stockés les émotions, les souvenirs, les milliards de souvenirs avec tous les détails de l’environnement.
C’est aussi dans cette partie de l’inconscient qu’on trouvera tout ce qui touche à la gestion du système du corps, immunitaire et neurovégétatif, notamment. Tout le fonctionnement du corps et le conditionnement physique.
Vous n’avez pas besoin de penser pour faire battre votre cœur. Je n’ai pas besoin de penser pour tenir debout. C’est acquis, c’est engrammé à l’intérieur, comme touts ces fonctionnements automatiques qui se font à partir de cette zone-là.
C’est aussi la zone dans laquelle il y a toute la créativité, tous les possibles. Dans cette zone, on va générer du mouvement, des facilités et des possibilités. On va donner de la fluidité à cet espace pour qu’il puisse s’exprimer.
Personnellement, j’utilise l’hypnose, la PNL et d’autres méthodes de ce type qui permettent d’aller donner de la fluidité dans l’inconscient. Mais on ne sait jamais très bien ce qu’on est en train de faire. On sait seulement qu’on donne des possibilités d’ouverture et de souplesse à cette zone. On ne peut pas vraiment diriger l’impact de ce que nous faisons. C’est trop profond. C’est trop inconscient. Par contre, ce que l’on sait, pour le constater sans cesse, c’est que l’inconscient est notre meilleur ami. Il fait toujours le mieux qu’il peut pour notre meilleure survie, pour notre meilleur confort, pour notre meilleure réalisation et notre épanouissement personnel.
Néanmoins, ce brave inconscient ne sait qu’obéir aux ordres. Il me fait penser au videur des boîtes de nuit, le gros bras qui est à l’entrée et qui est chargé de faire régner l’ordre. Si quelqu’un fait trop de bruit ou cherche la bagarre, il le met dehors.
On lui a dit qu’il faut faire cela et il le fait. Ou alors, c’est comme le soldat qui garde la porte de la tour du château. On lui a dit que personne ne doit passer et donc, même s’il y a le feu au château, il ne laisse passer personne. Il applique rigoureusement un programme.
On peut aussi comparer le subconscient à un programme informatique. Il est fait pour ça et il exécute le programme à la perfection. Le problème de l’inconscient, et du travail avec l’inconscient, c’est d’arriver à mettre à jour le programme. Redonner un nouvel ordre à ce soldat, un ordre plus souple et plus ouvert, plus libre, en lui disant : « OK personne ne doit passer dans ce sens, mais alors dans l’autre sens c’est possible. Ou alors : « tu ne laisses passer personne, sauf s’il y a le feu à la tour. » En réalité, on va remettre à jour un programme.
Les trois zone du tremplin vers la liberté
Je parlais tout à l’heure des trois zones qui constituent l’être, plus une. Ce « + une » est un peu difficile à identifier ou à exprimer. C’est ce qu’on pourrait appeler la conscience. Il y a le conscient, le subconscient, l’inconscient… et quelque part, on ne sait pas trop où, il y a la conscience. Ce que l’on pourrait appeler le Soi.
Quelque part au fond de soi, et c’est cela qui me motive dans cette présentation aujourd’hui, on trouve le véritable soi. Et il se trouve que le Soi sait ou il va. Mais cette partie profonde passe et s’exprime par les différentes couches : inconscient, subconscient et conscient, pour s’exprimer dans l’existence et dans le monde… pour s’exprimer à travers le monde et face au monde, dans l’interaction au monde.
Ce qui est intéressant, c’est d’observer comment le mouvement peut se faire à partir d’une problématique ou d’une situation bloquée, jusqu’à la réalisation du Soi.
Hypnose et dynamique du changement
Je reviens aux émotions. Quand on a une émotion négative, une des quatre que l’on a vu tout à l’heure, on va avoir tendance à la repousser. On ne veut pas être triste, on ne veut pas être en colère, on ne peut pas être dégoûté ou craintif. Comme on ne veut pas ce type d’angoisse, on va repousser l’émotion.
En ne voulant pas cela, on va naturellement focaliser notre attention sur le truc que l’on repousse. Si j’ai une colère et que je ne la veux pas, je me mets à la repousser et pour la repousser je dois porter mon attention sur elle. En faisant cela, je la rends encore plus forte, plus vivante.
L’idéal, ce serait de dire « tiens j’ai une colère. Puis, détournant l’attention, je verrai un papillon passer… »
C’est ce que font les enfants. Ils ont une manière de vivre leurs émotions dans le présent. Ils la vivent simplement et profondément, puis ils détournent leur attention sur quelque chose de plus positif. Nous, les adultes, nous avons oublié de faire cela. Nous l’avons désappris.
L’hypnose permet de retrouver ce fonctionnement. Et la plupart des approches thérapeutiques utilise ce principe pour retrouver une attention focalisée sur les bonnes choses.
Lorsque vous repoussez une émotion ou un problème, qui peut être là d’ailleurs depuis très longtemps, le problème repoussé a tendance à revenir. Il revient cycliquement. Et plus le temps passe sans qu’on puisse trouver la solution, plus le truc s’amplifie, devient gros et lourd. En conséquence, on continue à le repousser.
C’est un peu le phénomène du déni. En se disant que ce n’est pas vrai et que ce n’est pas là, on ne se laisse pas être à l’écoute de ce que le problème propose. On n’est pas à l’écoute de ce que cette limitation nous offre comme liberté, comme mouvement dans le changement. Le problème va donc continuer à s’amplifie et à s’aggraver, un peu comme si l’inconscient se disait « Mais… il n’entend pas ! » Et cela s’amplifie de plus de plus.
Un jour vous avez mal au pied, six mois plus tard vous avez mal à la jambe, une année après vous avez mal dans tout le dos… simplement parce que vous n’entendez pas ce que le subconscient est en train d’essayer de vous dire.
Vous ne suivez pas le chemin qui est proposé. Bien entendu, cela n’est pas votre faute. Il faut arriver à capter ce message et cela n’est pas toujours facile. Ceci n’est bien entendu pas une accusation, entendez-moi bien. Nous sommes tous plus ou moins dans cette logique de repousser ce que nous ne voulons pas, c’est-à-dire les problèmes, qui en définitive sont là pour nous faire avancer.
Ce qui est intéressant, c’est d’observer que dans cette possibilité de transformation on va requérir ce que l’on appelle aujourd’hui, avec un certain phénomène de mode, le lâcher prise. Tout le monde dit qu’il faut lâcher prise. C’est génial ! Mais comment fait-on cela ? Comment le faire, ce sacré lâché prise ? Surtout avec un gros problème qui nous tenaille depuis longtemps.
La première chose qu’il peut être utile d’accueillir ou d’imaginer, c’est que le problème n’est pas véritablement réel. Il ne se trouve pas dans la réalité factuelle. Même si vous avez pris une plaque de plâtre sur la tête qui est tombé du plafond en venant ici, on peut observer qu’il y a eu, à un instant T, le problème qui existait réellement. Mais à partir de ce moment, vous allez le prolonger dans votre vie. À chaque fois que vous allez prendre un couloir, alors même que le problème n’est plus là, vous imaginez qu’il est là et que vous le traînez avec vous.
Il y a eu effectivement un moment donné, une source initiale de problème qui était bien réel. À partir de cette réalité, vous avez posé une émotion, comme une colle forte, pour poser une croyance : « attention, danger ! » Mais à partir de là, le problème n’est plus réel. Il reste présent uniquement parce que vous y portez votre attention. Ceci est la première chose à comprendre.
La pensée pense toute seule
En ce qui me concerne, je vois souvent le problème sous forme de pensée. Vous imaginez que vous avez des pensées. Vous imaginez que vous pensez et d’ailleurs, il y a la fameuse phrase : « je pense, donc je suis. » Mais en réalité, ce n’est pas vous qui pensez.
Votre pensée se fait toute seule. La pensée est un processus. Si c’était moi qui pensais, je ne choisirais que des bonnes pensées. Je ne suis tout de même pas assez crétin pour me faire de mauvaises pensées. Donc, les pensées, ce n’est pas moi qui les décide ni qui les crée. Ce n’est donc pas moi qui pense… La pensée est un processus.
Je suis ici, et mon inconscient, en fonction de mon vécu, m’envoie des pensées. Et je suis traversé par les pensées issues d’un processus.
Imaginez un instant que vous êtes un arbre. Vous êtes un arbre bien planté. Vous avez des racines profondes, grâce auxquels vous pouvez puiser dans la terre toute la nourriture et la force dont vous avez besoin pour pousser, pour vous déployer et pour ressentir le frisson dans vos feuilles. De temps en temps, un vent vous traverse. Parfois, c’est un vent du Nord, d’autrefois c’est un vent du Sud, ou encore c’est un vent qui vous fait frissonner légèrement, une autre fois un vent qui vient vous secouer les branches.
Les pensées, c’est la même chose. C’est comme un vent qui traverse l’arbre. Si vous pouvez visualiser cela et vous dire : « OK, ça me traverse » à ce moment-là vous pourrez porter un regard là-dessus. Votre problème va perdre en intensité. Ce problème, c’est comme un vent qui vient vous traverser et souvent, il vous fait vibrer, il vous rend vivant.
Voilà un vent qui va vous permettre de goûter aux frémissements de vos feuilles et lorsqu’il n’y a pas de vent et que vous êtes juste en train de prendre le soleil, et de faire votre photosynthèse personnelle, vous êtes bien. Vous déployez de plus en plus vos branches et vous vous épanouissez.
Toute sorte de problèmes à utiliser comme tremplin
Comment va-t-on faire cela ? Il faut considérer qu’il y a toutes sortes de problèmes : des problèmes physiques, des problèmes psychologiques, des problèmes comportementaux et aussi des problèmes identitaires.
Cela ce concrétise à travers les addictions, le stress, les douleurs physiques, etc. Souvent, ces problèmes se répartissent dans les différentes zones de la vie. Il semble qu’il y a plein de problèmes et qu’on peut les repérer un peu partout. Mais en réalité, tous ces problèmes, toutes ces manières de se confronter à soi, ces manières de laisser émerger des émotions ou des sources de mal-être, sont tous des opportunités de trouver qui on est.
Tous ces problèmes, sont des opportunités de prendre un chemin et de se mettre en mouvement vers la réalisation et l’épanouissement de son être.
Lorsqu’on l’on peut considérer le problème de cette manière-là, alors on se dit : « merci problème ! » Le problème est une bénédiction.
Le problème est la manifestation d’un début de mouvement. Cela donne la direction. Lorsque l’on observe l’objectif, il paraît souvent beaucoup trop lointain pour être accessible. Mais si on le considère comme une orientation et que l’on se déplace juste un petit peu dans sa direction, que l’on fait ce qui est possible, on se renforce. Et en faisant cela il est possible d’entrer dans un mouvement.
Hypnose et mouvement dynamique vers la liberté
À propos de ce mouvement, il y a quelque chose d’important qui peut constituer la deuxième qualité du problème : c’est que le problème vous donne la première impulsion de mouvement.
À un moment donné, le problème devient insupportable. Il est trop lourd. Y’en a marre… Ça fait trop longtemps que ça dure, je n’en peux plus. Et c’est cela qui nous met en route. On se dit : « Il faut que je trouve quelque chose… que je trouve un thérapeute… que j’aille à un salon des thérapie pour voir si je trouve des magiciens qui vont régler mon problème… un hypnothérapeute qui va, dans un claquement de doigts, faire disparaître mon problème. »
Ce n’est pas tout à fait comme cela que ça se passe… même si parfois cela y ressemble. La première impulsion, c’est donc : « J’en ai marre. » C’est ce que l’on appelle « s’éloigner de ». Il s’agit d’une phase de l’évolution qui nous pousse à rejeter le problème. Mais nous avons vu qu’en faisant cela, on maintient son attention sur celui-ci. Toutefois, on s’éloigne un peu et quand on s’éloigne un peu, ça va mieux.
Souvent, quand ça va un peu mieux, l’intention de changement diminue. C’est le phénomène yo-yo des régimes ou des tentatives pour arrêter de fumer. On perd quelques kilos ou on fume un peu moins et on se dit que ça va mieux. L’attention retombe.
La première impulsion, c’est donc la répulsion du problème. C’est la première impulsion de mouvement. Cela donne l’énergie de s’en dégager et c’est à ce moment-là que la deuxième impulsion devrait se mettre en œuvre pour faire la deuxième moitié du chemin, c’est-à-dire s’orienter vers le résultat, la solution, l’état idéal que l’on souhaite.
En hypnose, comme dans la plupart des thérapies, on reçoit la personne au moment où elle a déjà fait toute seule la première moitié du chemin. La dynamique est en route, mais elle ne peut pas encore imaginer le résultat. C’est là que l’hypnose intervient pour soutenir et guider la personne dans cette deuxième étape.
Cette deuxième partie du chemin constitue l’attraction vers l’objectif. La première moitié est constituée de la répulsion du problème et la deuxième partie de l’attraction vers la solution.
C’est là qu’interviennent les thérapies dites « orientées solution » dans lesquelles on ne va pas tellement s’occuper du problème, mais porter toute son attention vers l’objectif et les moyens à mettre en œuvre pour l’atteindre.
Le nouveau fonctionnement, cette nouvelle version de vous-même, va être créée de manière hypnotique afin qu’elle devienne tellement attractive que vous allez oublier le problème et être aspiré littéralement pour la deuxième partie du chemin.
La structure du problème, c’est la solution
Comment allons-nous faire ça ? On va utiliser la structure du problème. Votre cerveau est unique et incomparable. Nous avons tous une manières de codifier les émotions et les expériences qui est totalement unique.
Certaines personnes ont plutôt des images, d’autres ont plutôt des sons, sous forme de petites phrases intérieures ou de musique… et certains autres encore sont plutôt kinesthésiques, c’est-à-dire qu’ils vont plutôt ressentir, comme avec un feeling très développé. Voici donc les trois grands groupes de fonctionnements : visuel, auditif et kinesthésique.
Mais à l’intérieur de ces trois groupes, il y a encore une multitude de manières de réaliser sa construction mentale et vous avez toutes et tous, comme moi également, de petites phrases personnelles récurrentes ou des images ou des sensations, qui sont là généralement pour nous mettre des bâtons dans les roues.
De plus, alors qu’une personne associe une couleur noire à cette pensée, l’autre collera plutôt une image marron ou encore un bleu sombre… ou alors du jaune, car bien sûr cela n’est pas forcément sombre. Et toutes les structures qui en découlent sont parfaitement uniques. Là où vous voyez des oiseaux, quelqu’un d’autre verra des échelle et tout cela peut être parfaitement farfelu. Nous avons vraiment tous une structure mentale bien différente des autres personnes. Mais on n’a pas beaucoup l’habitude de travailler avec ça, avec ce que l’on appelle la structure du problème. C’est-à-dire : comment vous maintenez le problème en place.
Prenant comme exemple, l’insomnie. En réalité pour être insomniaque, il faut être hyper spécialiste dans la manière de ne pas dormir. Il faut des compétences d’insomniaques pour garantir une insomnie régulière et sans faille, toutes les nuits. Il y a donc une stratégie interne inconsciente qui permet de garantir un mauvais sommeil. Ceci est une compétence, que je n’ai pas, il faut dire… (Rires)
Nous avons donc des compétences, même si elle nous embêtent. Ces compétences sont basées sur une structure. Comment la personne s’y prend-elle, en terme de pensées, d’images et de sensations, pour que son insomnie se mette en route, se développe et se reproduise à la perfection ?
Ce que nous faisons en thérapie hypnotique, c’est de prendre cette structure, dans laquelle la personne est hyper compétente et on va télécharger cette sorte de grille de lecture sur la solution. Cette grande compétence que la personne possède va être réorientée sur l’objectif. Sa compétence en insomnie va se ainsi retrouver à soutenir des nuits paisibles et réparatrices.
Il s’agit d’un téléchargement, un peu comme sur un ordinateur. En réalité, ce téléchargement est très rapide. Quand on travaille avec l’inconscient les résultats sont instantanés et définitifs.
Pourquoi cela semble-t-il prendre du temps ? Parce que le conscient a besoin de temps pour prendre conscience de ce que l’inconscient a fait profondément. Le conscient doute et vérifie, c’est son rôle. Il trouve parfois la méthode un peu trop facile et un peu trop rapide pour sa propre logique.
L’inconscient adore que faire son job et télécharger de nouveaux programmes, comme pour faire des mises à jour. Ensuite, il présente la mise à jour au conscient qui, lui, va avoir besoin de temps pour essayer et tester le changement.
Le deuxième boulot de l’inconscient, c’est donc d’envoyer des signaux au conscient afin que celui-ci prenne conscience du changement et apprennent comment faire avec ce changement. Le temps qu’il faut pour le changement, c’est donc le temps d’adaptation du conscient à la transformation qui a été faite en profondeur. Ceci prend généralement quelques heures ou quelques jours.
Si cela prend deux semaines, c’est que nous n’avons pas travaillé au bon niveau ou au bon endroit. En effet, on ne trouve pas forcément tout de suite la racine du problème ou la bonne structure. Mais quand on fait cela correctement et que cela marche bien, que le téléchargement c’est bien fait, le changement est instantané et définitif. Il n’y a donc plus d’efforts à faire. Le résultat devient votre nouvelle nature, votre nouveau fonctionnement habituel, votre nouvelle réalité.
Ce que l’on fait en hypnose, c’est utiliser état hypnotique pour que la personne se projette dans le futur avec une expérience à vivre. Comment c’est quand je vais bien ? Comment je me sens quand j’ai le dos souple ? Comment cela se passe quand je dors comme un bébé ? Et on amplifie cela. On fait donc une projection et on le fait de manière hypnotique, c’est-à-dire en transe profonde, de sorte que cela s’imprime profondément comme une expérience vécue.
C’est une expérience vécue. Et la personne qui émerge de cette expérience revient avec ce que l’on appelle joliment un « souvenir du futur. » C’est-à-dire une expérience vécue de la situation de réussite du nouveau soi-même. Cela est vraiment très très puissant.
Un tremplin hypnotique vers un espace vaste
Pour revenir sur les deux énergies de la dynamique du changement, nous avons parlé, d’une part, de repousser le problème et, d’autre part, d’être orienté vers la solution. Lorsque l’on observe ces deux dynamiques, on se rend compte que dans la première étape on se trouve dans une situation de repli sur soi. On se trouve totalement focalisé sur le problème et même quand on commence à s’en éloigner, on reste très focalisé sur celui-ci. En faisant cela, on se trouve coupé du monde, très seul, très solitaire, très replié sur soi.
Dès le moment que l’on commence à s’orienter vers autre chose, vers la perspective de solution, la physionomie du corps commence à changer. On commence à devenir plus conscient, plus ouvert, un peu comme si on se prenait pour un arbre… et ça c’est trop bien !
Lorsqu’on se trouve dans cette dynamique de mouvement, non seulement on est en train de se dégager et de se distancer de ce qui nous limitait (rappelez-vous ce que je disais au début de cette conférence : que la vie est véritablement une expérience de limitation), mais c’est justement cette limite qui nous permet d’expérimenter la liberté.
S’il n’y avait pas de limites, il n’y aurait pas de liberté. Si on ne bossait pas, on n’aurait pas de vacances, c’est un peu pareil. Nous pouvons ainsi expérimenter le contraste qui nous permet de jouir de la liberté. Merci le problème !
Pourquoi j’aime mes problèmes
Que va-t-il se passer quand on arrive dans cette deuxième partie du mouvement, cette deuxième phase orientée vers la solution ?
Il y a tout de même un truc important à souligner : c’est que les soucis et les problèmes, les choses qui nous tracassent et qui nous gratte, qui nous embête, on en a tout de même pas mal. Et depuis longtemps. Finalement on connaît bien cela et même si c’est inconfortable, c’est au moins connu.
Et puis, finalement, tous ces problèmes nous motivent et nous font bouger. Mon problème me pousse en avant ou du moins m’en donne l’impression. C’est un truc qui nous met en œuvre et en même temps, peut-être même que cela nous protège. Si je suis timide, je peux rester si discret que les filles ne me regardent pas. Et je passe tellement inaperçu que je ne risque rien. Peut-être que je n’aurais pas beaucoup d’amis, mais au moins personne ne va m’engueuler ou me crier contre.
Le problème a donc aussi son sens. Il n’est pas là pour rien. Ainsi, on constate que l’on est habitué à cela. Et de plus, le problème nous motive tout de même avancer.
Que va-t-il donc se passer quand le problème ne sera plus là ? Si vous n’avez plus de problème, et que vous avez tout réglé… vous allez vous embêter ?
La bonne nouvelle c’est que lorsqu’on a plus de problème on ne s’embête pas. Ce que l’on peut observer, c’est qu’on a plus la même motivation. Dans la dynamique du mouvement, après ce premier temps où les répulsions nous ont poussé à nous distancer du problème, l’attraction vers la solution va nous rendre plus vivant. Mais on reste parfois attaché à ses problèmes. On les aime bien. Et puis, ça nous permet de nous plaindre…
Qu’est-ce qui va me dynamiser dans la vie si je n’ai plus de problème ? Comment vais-je faire mes choix alors que jusqu’ici, j’ai toujours orienté mes décisions en fonction de ce que je ne voulais plus. Mais ce qui est génial, c’est que quand on arrive à ce stade on va s’apercevoir qu’on possède une intuition. À ce moment, ce ne sont plus les problèmes qui nous dirigent mais l’intuition. On commence alors à entendre le Soi. Vous commencez à sentir le Soi et la conscience qui vous englobe et cette conscience vous dit exactement où il faut aller.
Ainsi, il y a de nouvelles possibilités, de nouveaux fonctionnements qui se mettent en route, de nouvelles perspectives qui s’ouvrent par rapport à nos fonctionnements anciens.
L’hypnose transmute le problème en épanouissement
Voilà ce que j’avais envie de partager avec vous aujourd’hui. C’est cela qui est devenu si important dans mon travail que c’en est aujourd’hui le fil rouge, l’axe de mes accompagnements thérapeutique.
Parce que je ne suis plus, comme il y a quelques années, focalisé avec la personne sur son problème, avec l’idée qu’il faut absolument s’en débarrasser. Je suis conscient de la chance que représente le problème pour faire avancer la personne vers la meilleure partie d’elle-même.. Vous ne vous rendez pas compte la chance que votre inconscient et en train de vous donner à travers ce problème. Nous allons l’utiliser et vous allez voir que ça va être génial.
C’est une autre approche, vraiment tout autre que ce que j’avais pratiqué jusqu’ici.
Les différentes techniques de ma pratique hypnotique
Je vais terminer cette présentation sur les différentes techniques que j’utilise. L’hypnose, vous en avez maintenant une idée et je ne m’étalerai pas plus là-dessus.
J’utilise également la PNL, qui est une forme d’hypnose modélisée, de manière un peu plus pratique. On va utiliser le corps, les symboles, le langage non verbal et plein d’autres choses qui en font une forme d’hypnose « qui n’en a pas l’air. » C’est cela la PNL.
Ensuite, j’utilise une autre méthode que j’adore : la méthode du Changement Rapide. Elle a été développée il y a un peu moins de 10 ans par de jeunes chercheurs français qui ont réussi à faire une sorte de concentré d’hypnose et de PNL. Lorsque vous prenez les deux, que vous les mélangez dans un shaker, que vous comprimez le tout et que vous mettez cela dans un faisceau laser… ça dégomme des trucs incroyables généralement en une seule séance. Mais cela ne s’applique pas à tous et ces différents outils sont complémentaires.
J’utilise également une technique très peu connue qui s’appelle la méthode Sedona. C’est une méthode spécifique pour lâcher prise. Le lâcher prise consiste à se désidentifier de ce que l’on croit être, de prendre du recul par rapport à l’identité et de rejoindre le Soi. Un certain nombre de protocoles de questionnement amènent à cela. Quand on peut voir sa vie depuis l’extérieur, comme si on était en train de flotter sur un nuage, la perspective change totalement. Vous vous voyez en bas, sur la planète, avec votre petit problème à côté… ce problème si gros quand vous êtes dedans… mais avec cette distance vous ressentez juste du détachement et de la bienveillance.
Une autre méthode très efficace s’appelle Zéro Mental. Elle permet de stopper les pensées en un instant. C’est assez génial.
Pour finir, je pratique ce que j’appelle « Reprogrammation Mentale » qui, malgré un terme un peu pompeux, permet de faire le lien de toutes ces différentes techniques pour reprogrammer le mental profondément.
Je donne également des cours d’autohypnose et de reprogrammation mentale à de petits groupes de personnes intéressées. Toutes ces méthodes permettent d’accompagner les gens en fonction du point d’évolution qu’ils occupent et de là où ils en sont. En fonction de leur grille mentale et de la structure de leur spécialisation, leur fameuse compétence problème, on va pouvoir transposer ces limitations en compétences de solution.
Et tout ceci nous amène simplement au mot de la fin, avec la conscience d’utiliser l’hypnose comme un tremplin vers la liberté, c’est-à-dire la possibilité de profiter et de jouir de la parfaite imperfection de la vie.
Une réponse
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